Ne fermez pas les yeux sur l’apnée obstructive du sommeil!

Vous ronflez ou vous vous sentez toujours somnolent* SOMNOLENCE VERSUS FATIGUE La somnolence est l’envie ou le besoin, difficilement répressible, de dormir pendant la journée. Il ne faut pas la confondre avec la fatigue, c’est-à-dire une sensation d’épuisement physique ou mental qui incite à se reposer, mais qui ne se traduit pas par un sommeil involontaire ou une envie excessive de dormir. Les gens fatigués peuvent combattre sans grandes difficultés le sommeil pendant la journée. En revanche, les gens qui souffrent de somnolence sont pour ainsi dire envahis par le sommeil : ils peuvent s'endormir en classe, au travail ou en conduisant, par exemple. La somnolence n’est pas un état normal, car elle est associée à une perte ou à une mauvaise qualité de sommeil aiguë (privation de sommeil) ou chronique. Il s’agit d’un symptôme important de certains troubles du sommeil, mais aussi de certains problèmes médicaux ou psychologiques. Ne fermez pas l’œil sur la somnolence! : souffrez-vous d’apnée du sommeil?

On sait tous à quel point il est important de pouvoir bien respirer. On a tous déjà volontairement retenu, ou bien involontairement perdu notre souffle (ce que l’on appelle « apnée »). Certains se souviendront des concours « de celui qui retiendra son souffle le plus longtemps » dans la piscine l’été, ou bien d’avoir eu le souffle coupé après une chute sur une plaque de glace en hiver. Eh bien, le trouble de l’apnée du sommeil vous coupe le souffle de la même manière !

De jour comme de nuit, une respiration régulière et complète est essentielle au maintien du bien-être et de la santé. Cela peut sembler évident, mais l’apnée du sommeil, souvent méconnue ou à peine remarquée, nous passe souvent sous le nez.

L’apnée obstructive du sommeil (AOS) survient durant le sommeil lorsqu’une personne arrête involontairement de respirer ou que sa respiration s’obstrue pendant plusieurs secondes d’affilée, et ce, de manière répétitive et chronique. Le dormeur tente de respirer, mais l’air ne passe pas ou bien passe difficilement. Il s’agit du trouble respiratoire du sommeil le plus courant. S’il n’est pas traité, ce trouble peut avoir des répercussions majeures sur la santé, car une respiration régulière et sans entrave est le mécanisme vital qui fournit un apport constant d’oxygène au corps et au cerveau, afin que ceux-ci fonctionnent bien de jour comme de nuit.

En vous endormant, la contraction et la rigidité musculaire diminuent au fur et à mesure que tous les muscles de votre corps se détendent. Ceux-ci incluent les muscles entourant les voies respiratoires supérieures, comme ceux de la bouche, de la langue et de la gorge.

Cependant, si cette perte de tonus musculaire est trop importante, cela peut provoquer l’affaissement (partiel ou complet) des voies respiratoires supérieures de façon répétée pendant le sommeil. Ceci peut se produire plusieurs fois par heure : on parle alors d’AOS. Lorsqu’une obstruction ou une fermeture involontaire des voies respiratoires se produit, l’apport d’air est insuffisant et la quantité d’oxygène commence à diminuer dans les poumons et dans les cellules. Le corps déclenche alors un signal d’alarme afin de rétablir au plus vite les niveaux d’oxygène. Le tonus musculaire est ainsi réactivé, permettant la réouverture des voies respiratoires et une pleine respiration. Cette réaction d’urgence peut se traduire par ce que l’on appelle un micro-éveil.

La plupart du temps, les dormeurs ne sont pas conscients de ces micro-éveils ou du fait qu’ils manquent d’air lors des apnées. Ces symptômes ont tout de même des répercussions négatives sur la santé, la qualité du sommeil et la vie quotidienne. Vous reconnaissez-vous dans les symptômes nocturnes ou diurnes suivants? Puisque l’apnée, c’est-à-dire l’affaissement des voies respiratoires supérieures, passe souvent inaperçue, les personnes qui en souffrent signaleront plutôt certaines des manifestations suivantes :

Symptômes pendant le sommeil (nocturnes) Symptômes le jour (diurnes)
Apnée, obstruction ou interruption de la respiration de manière répétitive et chronique qui durent un minimum de 10 secondes (celles-ci sont rarement signalées par l’individu concerné, mais par un partenaire de lit qui aura remarqué ou signalé ces apnées et/ou une respiration haletante).
Somnolence * SOMNOLENCE VERSUS FATIGUE La somnolence est l’envie ou le besoin, difficilement répressible, de dormir pendant la journée. Il ne faut pas la confondre avec la fatigue, c’est-à-dire une sensation d’épuisement physique ou mental qui incite à se reposer, mais qui ne se traduit pas par un sommeil involontaire ou une envie excessive de dormir. Les gens fatigués peuvent combattre sans grandes difficultés le sommeil pendant la journée. En revanche, les gens qui souffrent de somnolence sont pour ainsi dire envahis par le sommeil : ils peuvent s'endormir en classe, au travail ou en conduisant, par exemple. La somnolence n’est pas un état normal, car elle est associée à une perte ou à une mauvaise qualité de sommeil aiguë (privation de sommeil) ou chronique. Il s’agit d’un symptôme important de certains troubles du sommeil, mais aussi de certains problèmes médicaux ou psychologiques. Ne fermez pas l’œil sur la somnolence! excessive
Ronflements, sifflements
Sommeil non réparateur
Étouffement ou halètement
Fatigue (manque d’énergie)
Le partenaire de lit se plaint ou s’inquiète des ronflements ou de l’interruption de la respiration ; doit dormir dans une autre pièce.
Problèmes de concentration ou pertes de mémoire (symptômes cognitifs).
Réveils brefs/micro-éveils
Maux de tête matinaux
Besoin fréquent d'uriner (nycturie)
Sécheresse buccale au réveil
Sueurs nocturnes
Irritabilité et sautes d’humeur
Symptômes plus rares :
• Sommeil agité
• Cauchemars
• Symptômes d’insomnie
• Énurésie
• Reflux gastriques, brûlements d’estomac
• Dysfonctions érectiles et/ou panne de désir sexuel

Les ronflements sont également liés à un relâchement excessif des muscles entourant les voies respiratoires. Ils se produisent lorsque les voies respiratoires sont diminuées et que l’air doit passer plus rapidement à travers celles-ci. Ce phénomène est similaire au vent qui souffle entre deux bâtiments : le vent sera canalisé et accélérera lors de son passage. Comme l’air circule plus rapidement à travers les voies respiratoires, les tissus ont tendance à se mettre à vibrer, ce qui produit un son caractéristique ressemblant à celui d’un moteur de tronçonneuseLes ronflements, en tant que tels, n’induisent pas un manque d’air et d’oxygène, puisque le corps peut respirer la même quantité d’air en augmentant la vitesse d’inspiration et d’expiration. Les ronflements ne provoquent pas non plus de symptômes diurnes ou chroniques, car ceux-ci n’influencent ni la qualité du sommeil, ni l’apport en oxygène. Cependant, les ronflements sont le signe d’un rétrécissement des voies respiratoires et peuvent s’accompagner d’apnées du sommeil.

Il n’y a aucun doute que la qualité du sommeil des personnes partageant le lit des ronfleurs et des ronfleuses peut en être très affectée. Les ronflements, non liés à des apnées du sommeil, sont plus un désagrément qu’un problème clinique, même si ceux-ci peuvent faire trembler les murs.

N’importe qui peut ronfler, autant les femmes que les hommes, notamment lorsqu’une personne est plus fatiguée que d’habitude, si elle dort sur le dos (la langue tend à basculer vers l’arrière), si elle est enceinte ou si elle a consommé de l’alcool. Cependant, les ronflements durant l’enfance sont inhabituels, et doivent faire l’objet d’un examen médical afin de vérifier que rien n’obstrue la respiration, telles que des amygdales hypertrophiées. Comme chez l’adulte, des ronflements bruyants et répétitifs peuvent être un symptôme d’apnée du sommeil chez l’enfant. L’apnée du sommeil pourrait avoir des conséquences potentielles sur le développement  et la santé de l’enfant ainsi que sur son fonctionnement diurne.

L’apnée obstructive du sommeil est un trouble persistant, très répandu et qui peut se manifester à tout âge.

Bien que les estimations du nombre d’individus souffrant de AOS varient, il s’agit d’un problème de santé majeur dans le monde entier qui est malheureusement largement sous-diagnostiqué et sous-traité (surtout chez les femmes, les enfants et les jeunes adultes ayant un poids santé). L’AOS est l’un des troubles du sommeil les plus fréquents.

L’apnée obstructive du sommeil ne touche pas seulement les hommes ou les personnes souffrant d’obésité. L’âge avancé, la grossesse, certaines caractéristiques faciales telles qu’une petite mâchoire ou un menton fuyant, ainsi que l’embonpoint sont des facteurs de risque pour l’AOS.

Que faire ou ne pas faire pour lutter contre l’apnée obstructive du sommeil?

Dans le cas de l’AOS, mieux vaut prévenir que guérir et donc agir avant que les conséquences ne deviennent irréversibles.  Puisque les apnées affectent la qualité du sommeil ainsi que l’apport en oxygène, l’AOS peut avoir de graves répercussions sur votre vie au quotidien, votre sécurité ainsi que sur votre santé (consultez la section suivante sur les répercussions de l’AOS). Gardez en tête qu’il existe des solutions et des traitements efficaces pour prévenir les effets nuisibles de ce trouble du sommeil de type respiratoire.

Si ce trouble respiratoire du sommeil n’est pas identifié et traité, il pourrait entraîner des conséquences irréversibles : déclin cognitif, troubles de la mémoire, maladies cardiaques, diabète, accidents vasculaires cérébraux et moteurs dus à une faible vigilance.

Chez les enfants, les effets négatifs de l’AOS, tels qu’une mauvaise qualité du sommeil, un manque de sommeil et une oxygénation insuffisante du cerveau, peuvent entraîner des troubles développementaux sur les plans physique et psychologique ainsi que des difficultés en matière d’apprentissage.

Les symptômes diurnes de ce trouble respiratoire du sommeil, tels que le trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), les troubles d’apprentissage ou les problèmes de santé mentale (ex. : dépression), peuvent donner lieu à des diagnostics erronés, tant chez les enfants que chez les adultes. Voilà de bonnes raisons de prendre le taureau par les cornes et de chercher de l’aide médical.

Une autre bonne raison d’agir est que la plupart des symptômes nocturnes et diurnes (voir ci-dessus) disparaissent rapidement lorsque l’AOS est traitée correctement et en temps opportun. La majorité des symptômes ressentis au quotidien, tels que la fatigue, la somnolence et les maux de tête notamment, se résorbent en quelques jours. Dans le cas des problèmes cognitifs, les interventions porteront leurs fruits généralement en quelques mois.

Si vous faites des apnées pendant votre sommeil, votre partenaire de lit, ou même les personnes vivant sous le même toit que vous, sont probablement au courant de votre problème respiratoire et s’en inquiètent peut-être. Si tel est le cas, il est important de prendre en compte leurs remarques et d’y donner suite.

En cas de somnolence excessive, il est important de consulter, car il s’agit d’un signal d’alarme que vous envoie votre corps.  Une somnolence excessive peut être signe d’une condition sous-jacente allant d’un trouble du sommeil jusqu’à un problème d’ordre psychologique ou médical. De plus, la somnolence augmente considérablement le risque d’accidents ou de blessures sur les lieux de travail ou au volant. Une somnolence de longue durée, qui ne découle pas d’un manque intentionnel de sommeil (privation de sommeil), devrait vous inciter à consulter votre médecin ou un professionnel de la santé compétent en matière de sommeil, car elle constitue un risque important pour votre santé et votre sécurité.

En général, les facteurs suivants sont à éviter puisqu’ils accentuent les ronflements et les apnées du sommeil en augmentant le rétrécissement des voies respiratoires, ainsi que les problèmes d’obstruction et de fermeture des voies aériennes supérieures. Notez que le fait de présenter l’un ou plusieurs de ces symptômes ne veut pas nécessairement dire que vous faites de l’apnée du sommeil. Ce sont plutôt des facteurs qui augmentent le risque d’avoir ou de développer ce problème de santé.

  • Une obstruction nasale, telle qu’avoir le nez bouché ;
  • Tout ce qui peut diminuer le tonus des muscles entourant les voies respiratoires, tel que l’alcool ou les somnifères ;
  • Tout ce qui peut contribuer au rétrécissement des voies respiratoires supérieures, tel que le tissu adipeux (gras) lié au surpoids, certaines caractéristiques anatomiques (petite mâchoire ou menton fuyant), et le fait de dormir sur le dos avec la langue qui bascule vers l’arrière. Certaines personnes font de l’apnée du sommeil uniquement lorsqu’elles dorment sur le dos, alors que cette position ne fait aucune différence chez d’autres individus).

Comme vous le savez probablement, la position du dormeur peut contribuer aux ronflements ou aux apnées. Pour certains, la position peut être déterminante quant à la qualité du sommeil, mais elle ne suffit pas à expliquer l’AOS. Il est donc crucial d’obtenir le bon diagnostic, car c’est le premier pas vers un traitement adapté.

Une fois qu’une privation temporaire de sommeil a été écartée, de même que d’autres troubles médicaux et psychologiques susceptibles de causer des symptômes similaires, il est temps de consulter un spécialiste du sommeil. Dans le cas des ronflements suspects ou d’apnées durant le sommeil, il est possible de consulter des spécialistes des fonctions respiratoires, tels qu’un médecin pneumologue ou un inhalothérapeute.

Vos habitudes, votre hygiène de sommeil, ainsi que des facteurs tels que la consommation d’alcool le soir, l’exercice, les habitudes alimentaires et le contrôle du poids, seront passés en revue, car ce sont des éléments clé qui peuvent contribuer à l’AOS (pour en savoir plus sur l’hygiène du sommeil, consultez la rubrique « Pourquoi dormir? »).

L’étude de votre sommeil est la prochaine étape du processus visant à éliminer les autres causes possibles de vos symptômes. Celle-ci a pour but d’exclure d’autres troubles du sommeil pouvant causer de la somnolence excessive (ex. : hypersomnienarcolepsiemouvements périodiques des membres, etc.).

L’étude du sommeil consiste en une combinaison de mesures subjectives et objectives du sommeil, effectuées à domicile ou dans une clinique du sommeil par des professionnels du sommeil. Ces évaluations peuvent être réalisées sous forme de questionnaires, la tenue d’un journal de sommeil ainsi que d’une évaluation de la qualité globale du sommeil au moyen de divers tests physiologiques.

La qualité et l’architecture de votre sommeil seront analysées au moyen d’un polysomnogramme (PSG). Cet examen indolore consiste à placer plusieurs électrodes sur votre peau afin de mesurer les activités électriques de votre cerveau et de vos muscles pendant votre sommeil. L’étude du sommeil visant à diagnostiquer l’AOS évalue surtout vos fonctions respiratoires ainsi que vos niveaux d’oxygène au cours d’une nuit entière de sommeil. Pour ce faire, les fréquences respiratoires et les niveaux d’oxygène sont mesurés à l’aide d’une canule nasale, d’une ceinture d’effort placée sur votre poitrine et votre abdomen ainsi que d’un capteur fixé au bout de l’un de vos doigts.

Examinons à présent les traitements de l’AOS. Gardez en tête que les avantages de se faire soigner pour l’AOS l’emportent largement sur le coût de ces soins et qu’ils en valent la peine et les efforts demandés. Ces traitements permettent de supprimer ou de corriger un bon nombre de symptômes et de réduire les risques pour la santé que peuvent générer les apnées du sommeil, tels que les arrêts respiratoires, la somnolence, la fatigue, les ronflements, les troubles cognitifs ainsi que les risques d’accidents cérébraux et cardiovasculaires. Ces traitements permettent de réduire les risques de problèmes de santé irréversibles, tels que les accidents vasculaires cérébraux, le diabète ou la démence.

Voici les traitements les plus courants qui permettent de renverser la vapeur avant qu’il ne soit trop tard:

1. Appareils de ventilation à pression positive continue (connus sous le nom de CPAP pour « Continuous Positive Airway Pressure devices »)

L’utilisation d’un appareil CPAP durant le sommeil est le traitement privilégié, car il est le plus efficace pour soigner les cas d’apnées modérées ou graves.

C’est un petit appareil muni d’un masque qui insuffle doucement de l’air en continu, à une pression prédéfinie qui empêche les voies respiratoires de s’affaisser.

Le CPAP n’est pas compliqué à utiliser, mais – il ne faut pas se le cacher – demande parfois de la persévérance pour s’y habituer. Les bienfaits de son utilisation sont un facteur de motivation, car certains symptômes diurnes, tels que la somnolence excessive ou les maux de tête matinaux, disparaissent très rapidement, parfois même après une seule nuit d’utilisation. D’autres symptômes, comme les problèmes de mémoire, peuvent mettre plus de temps à se résorber. Seule une utilisation constante pourra vous aider. Gardez le cap et vous y arriverez !

Prenez le temps de choisir le masque qui vous convient, car il existe de nombreux modèles personnalisables. Pour que l’appareil fonctionne efficacement, vous devez vous habituer à porter le masque nasal ou facial en dormant et à vous sentir confortable avec le masque. Votre professionnel du sommeil vous assistera tout au long de ce processus. Participer à un groupe de soutien peut être très utile, car les participants s’encouragent mutuellement et peuvent proposer des solutions aux problèmes qui pourraient survenir.

Le bruit produit par l’appareil CPAP est très faible et ne dérangera pas votre partenaire de lit.

2. Appareils buccodentaires ou orthèses d’avancement mandibulaire

Excellents contre les ronflements et l’apnée obstructive légère ou modérée.

Ces appareils maintiennent les voies respiratoires ouvertes en faisant avancer la mâchoire inférieure et/ou la langue dans une position optimale, ce qui réduit le risque de fermeture des voies respiratoires durant le sommeil. Par exemple, l’orthèse d’avancement mandibulaire fait avancer la mâchoire inférieure et la maintient dans une position plus avancée, ce qui permet d’augmenter la taille des voies respiratoires et de diminuer le risque de fermeture qui est à l’origine des ronflements ou des apnées.

Il peut s’agir d’un traitement de remplacement de l’appareil CPAP.

Prenez garde à ne pas obstruer davantage votre respiration en utilisant un appareil buccodentaire acheté en vente libre et sans supervision médicale. Le choix du bon traitement nécessite l’aide d’un dentiste spécialisé en médecine du sommeil ainsi que l’évaluation d’un médecin.

3. Thérapie positionnelle (ne pas dormir sur le dos)

Efficace contre les ronflements et l’apnée légère pour certaines personnes. Ce type de thérapie peut également être efficace chez des personnes présentant une apnée du sommeil positionnelle, même si modérée ou sévère. La thérapie positionnelle peut aussi être combinée à l’utilisation d’un appareil CPAP ou à d’autres dispositifs.

Comme la langue peut bloquer davantage le fond de la gorge lorsque vous dormez sur le dos, apprenez à dormir sur le côté et restez dans cette position.

Pour ce faire, il est souvent nécessaire d’utiliser des butoirs latéraux sur lesquels s’appuyer durant le sommeil. Plusieurs solutions ingénieuses ont été imaginées par les dormeurs pour éviter de rouler sur le dos : coudre des balles de tennis au dos de leur haut de pyjama, porter un soutien-gorge à l’envers qui contient des balles de tennis, porter un sac à dos ou dormir contre un oreiller de corps. Il est aussi possible d’acheter des accessoires tout faits, tels que des ceintures ou des chandails anti-ronflements ou encore des alarmes positionnelles. Assurez-vous d’avoir de bons oreillers qui vous permettront de dormir confortablement sur le côté. Il est aussi souvent recommandé de dormir avec un oreiller légèrement surélevé ainsi que de tenir un oreiller entre ses bras et entre ses jambes.

4. Traitement chirurgical des anomalies des voies respiratoires

La chirurgie est efficace lorsque les ronflements ou les apnées sont dus à une malformation structurelle de la gorge ou à la position de la mâchoire. Ces chirurgies sont complexes, mais lorsqu’elles sont correctement prescrites, elles peuvent donner de très bons résultats. Leur but est d’avancer chirurgicalement les mâchoires inférieures et supérieures.

5. Contrôle du poids

Si les ronflements ou l’apnée du sommeil sont liés au surpoids ou à l’obésité, il faut s’efforcer de perdre du poids, car l’accumulation de tissus adipeux dans le cou peut provoquer l’affaissement des voies respiratoires. Cela est souvent plus facile à dire qu’à faire, mais la perte de poids est un traitement extrêmement efficace qui justifie des efforts soutenus. Des groupes de soutien ainsi que l’aide des professionnels de la santé peuvent être très utiles pour ne pas perdre de vue les objectifs et aborder les problèmes à mesure qu’ils se présentent.

Quelles sont les causes de l’apnée obstructive du sommeil?

Les ronflements et l’apnée obstructive du sommeil (AOS) sont souvent liés à une combinaison de facteurs, tels que l’anatomie du patient (particularités morphologiques du visage, du cou et de la gorge), le poids, l’âge, les anomalies respiratoires (causées par un accident de voiture, par exemple), ou les habitudes de vie telles que la consommation d’alcool.

Plus précisément, chez les enfants comme chez les adultes, les facteurs de risque physionomiques comprennent :

  • Des amygdales et/ou des végétations adénoïdes (ganglions lymphatiques situés derrière le nez) plus larges que la moyenne ;
  • Un surpoids ou avoir un cou de large circonférence ;
  • Avoir la mâchoire (ou la partie moyenne du visage) petite ou fuyante ;
  • Une langue plus grosse que la normale ;
  • Un tonus musculaire plus faible que la normale (par exemple chez les personnes atteintes du syndrome de Down, d’une paralysie cérébrale ou d’un trouble neuromusculaire).

Ces profils à risque peuvent être innés ou acquis suite à une blessure, tels qu’un « whiplash » (blessure cervicale suite à un accident d’automobile). La somnolence et la fatigue qui résultent de blessures des voies respiratoires peuvent causer des symptômes d’apnée et empêcher un rétablissement complet. Les professionnels de la santé peuvent être formés pour reconnaître les morphologies (voies respiratoires, visage, cou et corps) les plus vulnérables. Les médecins pneumologues, les inhalothérapeutes et les spécialistes de la médecine du sommeil ont l’œil et sauront les reconnaître.

L’AOS peut être d’origine familiale, mais ce n’est pas à proprement parler une maladie génétique. Le caractère héréditaire de l’apnée du sommeil est en fait lié, par exemple, à la morphologie commune des traits crânio-faciaux, des voies respiratoires supérieures ou encore des tissus adipeux.

Quelles sont les répercussions de l’apnée obstructive du sommeil?

Les ronflements, sans apnées associées, n’ont aucune incidence sur la santé, si ce n’est qu’ils peuvent perturber le sommeil de la personne qui partage leur lit.

Cependant, l’AOS est un problème de santé grave qui a des effets nuisibles. Ceux-ci sont tous liés à une insuffisance chronique en oxygène, à une mauvaise qualité du sommeil ainsi qu’à une accumulation de dette de sommeil, notamment de sommeil profond, qui sont dues aux apnées.

Plusieurs symptômes sont temporaires et peuvent être réversibles lorsque les apnées du sommeil sont décelées à temps et qu’un traitement efficace est instauré et observé. Dans un délai allant d’un jour à plusieurs mois de traitement approprié, les symptômes et les problèmes de santé nocturnes et diurnes énumérés dans le tableau ci-dessus peuvent se résorber ou s’atténuer considérablement.

En revanche, certaines conséquences peuvent être irréversibles et se feront sentir tout au long de la vie. Une AOS non décelée, ou non traitée, peut entraîner de graves problèmes médicaux chroniques, tels que le diabète, des accidents vasculaires cérébraux, une cardiopathie ischémique, des troubles cognitifs et une perte permanente de la mémoire.

Un sommeil de mauvaise qualité affecte tous les aspects de la vie, y compris la vitalité, l’attitude générale et la productivité. Certains symptômes de l’apnée du sommeil, tels que la somnolence, peuvent avoir des conséquences dangereuses et provoquer un plus grand nombre d’accidents du travail ou de la route.

 

L’AOS est un enjeu majeur de santé publique. Elle représente aussi un lourd fardeau économique. Les coûts associés à une AOS non détectée et non traitée sont plus élevés pour la société et pour vous-même que les coûts nécessaires pour chercher de l’aider et agir sur ce trouble respiratoire du sommeil qui est traitable.  Rappelez-vous qu’il est important de réagir sans tarder pour renverser la vapeur une bonne fois pour toutes.

* SOMNOLENCE VERSUS FATIGUE

La somnolence est l’envie ou le besoin, difficilement répressible, de dormir pendant la journée. Il ne faut pas la confondre avec la fatigue, c’est-à-dire une sensation d’épuisement physique ou mental qui incite à se reposer, mais qui ne se traduit pas par un sommeil involontaire ou une envie excessive de dormir. Les gens fatigués peuvent combattre sans grandes difficultés le sommeil pendant la journée. En revanche, les gens qui souffrent de somnolence sont pour ainsi dire envahis par le sommeil : ils peuvent s’endormir en classe, au travail ou en conduisant, par exemple. La somnolence n’est pas un état normal, car elle est associée à une perte ou à une mauvaise qualité de sommeil aiguë (privation de sommeil) ou chronique. Il s’agit d’un symptôme important de certains troubles du sommeil, mais aussi de certains problèmes médicaux ou psychologiques. Ne fermez pas l’œil sur la somnolence!